Novembre : la fête des Morts
En novembre, la nature nous souffle de bien en profiter, car l’hiver risque d’être long. Alors avant la glace, nous choisissons de grands bouquets éclatants faits des dernières fleurs de saison et nous les déposons sur les tombes de nos défunts. Souvent, ces jours, dédiés à nos morts, ici en France, sont des jours tristes, sombres et froids, à part les fleurs… J’avoue ne jamais avoir aimé cette période et encore moins ce rituel morose. Enfant, je sentais que ce rapport à la mort n’est pas juste, se souvenir de quelqu’un que l’on a aimé, uniquement dans la tristesse ne me semble pas être le plus bel hommage que l’on puisse lui rendre. C’est, bien sûr, personnel et je ne juge personne. Oui, je suis profondément triste d’avoir perdu un être cher, ma vie n’est plus la même sans elle, mais là, je parle de moi, de ma douleur. Encore une fois, personnellement, je pense que l’hommage aux défunts est un hommage qui leur est rendu à eux et que je me dois de prendre sur moi ma peine incommensurable afin de les honorer au mieux. Lorsque je serai morte, j’espère faire pleurer le moins possible, j’espère au contraire faire sourire, rire, soupirer peut-être, mais pas pleurer. Honorer les morts, c’est rester vivant sans les ignorer.
J’ai découvert d’autres façons de célébrer les morts en habitant en Guadeloupe et en voyageant au Mexique. Là-bas, on se fait beau, on se parfume, et on y va, des cadeaux plein les bras. On va au cimetière pour dire à nos défunts combien on les aime, on les a aimés ou détestés aussi. Les cimetières se remplissent, jeunes, enfants, adultes, aïeux, tout le monde est là. L’air de rempli de rires, de mots doux, de pas feutrés, de musique, de fleurs et de pleurs. Les défunts sont là aussi, on leur offre de bons petits plats, des sucreries, du rhum, des cigarettes, et des fleurs, encore des fleurs, plein de fleurs ! Que ferions-nous sans fleurs ? Dans cette joie mêlée de tristesse, les morts se frayent un chemin parmi les vivants. Nous nous racontons tout un tas de souvenirs à leur sujet, des plus ou moins rocambolesques, émouvants ou juteux…
Et nous rions, et nous pleurons ! Ils sont là. L’air est alourdi par la fumée d’une multitude de bougies, les visages oscillent à leurs lueurs. La fumée âcre comme la douleur du manque monte dans le ciel vers les étoiles qui scintillent.
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